Avec deux classes de 5ème et une classe de 1ère, nous allons démarrer l'atelier de Photopoesia. C'est lundi matin et nous allons dans le parc à 5 minutes à pied du lycée. Je suis émerveillée par tout ce qui m'entoure. Une fleur, la couleur du ciel, la chaleur avec laquelle les enfants se parlent dans leur langue de prédilection, leur langue maternelle, l'espagnol.

Et si on jouait ? Si on faisait du français aussi une langue pour se dire, pour dire ?

5 heures dans chaque classe pour faire écrire des poèmes associés à des photos que les élèves m'ont envoyées.

Chaque classe est décomposée en 6 groupes : les plantes, les minéraux, les lumières. "Tu es quoi comme lumière ? Une petite bougie ou le reflet de la lune sur la mer ? A qui tu parles ?" Voilà les phrases par lesquelles je faisais rentrer les élèves dans l'état d'écriture, une fois qu'ils avaient plongé en eux-mêmes à la recherche des mots à faire remonter à la surface...

Quelques phrases de poètes au tableau pour "entrer en matière", des haïkus, Federico Garcia Lorca, Ferlinghetti, Andrée Chédid...

L'atelier de fabrication du photopoème est une ruche qui bourdonne de toute part...

ça bruisse, ça souffle...C'est déjà vendredi et il faut "accrocher" dans le hall nos poésies multicolores ! Sous le souffle du vent qui rentre par les fenêtres et les portes ouvertes, les photopoèmes se balancent. Quel plaisir de voir à quelle vitesse les élèves de primaire se sont précipités pour les découvrir ! C'est l'heure de l'orchestre de lecture dans la cour : les plantes vont s'adresser aux lumières, les lumières aux minéraux...

On a tant de choses à se dire, entre êtres vivants...