.....L'atelier du photopoème-minute...

On n’a pas beaucoup de mots. Oh non, pas beaucoup. Enfin, je ne parle pas de ceux que l’on sort sans même y penser, les mots de la communication ordinaire, ni ceux de l’infini commentaire du désordre du monde, non, pas ceux-là. Les mots qui nous habitent, qui nous tapissent l’intérieur.

Ces mots nous font signe. Ils nous parlent. Ils nous disent. Les mots de la vie intérieure. Ils sont là, enfouis, lovés sur eux-mêmes, bien au chaud dans nos êtres. Ils affleurent à la surface, et quelques fois une occasion, une rencontre, une discussion, les fait surgir.

C’est ces mots-là que l’atelier du photopoème-minute fait remonter à la surface.

 

Pour les tordre, leur faire rendre leur eau. Les contre-tisser les uns aux autres dans et par l’écriture du poème. Dans le dialogue et l’écoute active. 

L'atelier de photopoème-minute a été créé à l'occasion de l'exposition Des Nouvelles des Vivants 2 en mars 2016 à la médiathèque Jules Verne de La Ricamarie. Il a été renouvelé lors de l'exposition Des Nouvelles des Vivants 3 à la librairie des Croquelinottes en mars-avril 2017 et enfin lors de la Fête du livre de Saint Etienne d'octobre 2017 invité par le groupement d'éditeurs Arsenic Diffusion.

Faire l'écrivain public de poèmes c'est faire émerger le poème qui est en sommeil chez chacun, donner corps à ses mots intérieurs par le biais du poème.

Un jour, quelqu’un a parlé, en s’adressant à quelqu’un d’autre : « tu te rappelles les portraits instantanés que les dessinateurs font place du Tertre à Montmartre à Paris ? »…Cette simple phrase a résonné, tracé son chemin, et germé en un nouvel écho…Faire le portrait poétique d’une personne, non pas avec ses traits de visage, ce qui est le plus visible de chacun d’entre nous mais avec ce qui ne se voit pas, les mots qui sont importants pour lui à un moment donné, les mots qui lui parlent.

Le portrait qu’ils dessinent de la personne est une image qui monte dans le réel, comme une photographie qui passe dans le bain du révélateur et qui apparaît progressivement à la lumière. « C’est tout moi, en fait »…A une différence près, et de taille, c’est que chacun est seul à voir son image, cette image…Plus exactement, chacun voit l’image qu’il souhaite. Le lecteur fait le poème à son image. A sa nécessité.